lundi 26 avril 2010

Remarques sur le modèle québécois

L’Alberta finance carrément ses dépenses courantes en puisant dans les redevances, ce faisant elle n’a pas besoin de taxer et ses impôts sont minimaux. Cette stratégie en fait un des meilleurs endroits pour investir et dope son économie, mais entendons-nous, c’est parce qu’elle est riche en pétrole qu’elle peut y arriver.

Cette tactique est peut-être profitable à court terme, mais ce désinvestissement de l’État a des effets pervers : la hausse du dollar freine les exportations et l’industrie manufacturières des autres provinces, l’extraction intensive génères des conséquences environnementales folles, le rythme accéléré de cette province y génère une véritable surchauffe économique, facilitant une économie axée sur la satisfaction des besoins primaires en grugeant sur la nécessité d’innover (si un condo s’arrache là-bas, pourquoi se donner la peine de le faire certifié LEED ou d’investir dans l’architecture), l’absence d’intervention met la province à la merci des promoteurs et de la soif de profits à courts termes, ce qui encourage la spéculation.

Enfin, à ce qui disent que Hydro-Québec serait précisément plus performante si elle était privatisée et que nous nous en sortirions mieux au Québec avec un modèle similaire à l’Alberta, nous devons leur rappeler que l’électricité, ÇA NE SE STOCKE PAS, nous n’aurions eu qu’à arnacher les rivières et à produire tous azimut pour financer nos programmes.

Les comparaisons des critiques sont donc faussées dès le départ, il oublie de préciser que la sociale-démocratie est ce qui a permis aux francophones d ‘obtenir un plus grand contrôle de leur économie.

Enfin, il serait pertinent de rappeler que si le Québec reçoit de la péréquation, et ce, d’après le calcul réformé PAR LES CONSERVATEURS en 2007, c’est une mesure qui vise à compenser les effets du déséquilibre fiscal.

Avant de critiquer notre système provincial, il serait peut-être temps d’examiner l’incapacité du fédéral d’offrir des services pour une somme raisonnable. Les programmes fédéraux de compétences exclusives fédérales coutent un minimum de 15 à 19 milliards aux Québécois, les compétences fédérales sont ridicules en regard de la lourdeur de celles du Québec, il n’est pas normal que lesdits programmes coutent aussi chers. Les Québécois envoient 50 milliards à Ottawa, plus du tiers semble dépenser n’importe comment. Si nous bénéficions de la gestion de ces fonds, plutôt qu’en le laissant être gaspillé au fédéral, où un fonctionnaire coute plus cher, soit dit en passant, nous pourrions certainement être plus à l’aise dans notre système social-démocrate

En dernière analyse, nous recevons également une émigration de jeunes canadiens anglais écoeurés du corporatisme et de la hausse du cout de la vie et de sa marchandisation dans le ROC. Ils sont très contents de venir au Québec, un petit tour dans l’extraordinaire vitalité artistique et culturelle du «Mile-End» à Montréal vous convaincra que c’est unique au pays, mais que pour s’offrir un tel milieu, il n’y a pas trente-six façons.

La musique canadienne contribue bien plus à l’unité et au rayonnement du Canada que les sables bitumineux.

De la culture…

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