vendredi 2 avril 2010

Félix et Indépendance

Au même titre que quelqu’un qui ne s’estime pas et qui laisse les autres lui piler dessus, le collectif, le corps social qui entretient un mépris à son propre endroit incite les autres à agir de même. Se comporter en tapis encourage autrui à bien vouloir s’essuyer les pieds sur notre échine, si le peuple que l’on côtoie est colonial et impérialiste de surcroit (les britanniques ont eu le plus puissant des empire) il n’attendra pas deux occasions, c’est simplement l’expression d’un rapport de force. Remarquez nous n’avons pas besoin des autres pour ça, nous nous méprisons désormais nous-même et c’est regrettable. Une part de ce mépris apparait dans l’ignorance que nous entretenons à l’endroit de notre propre histoire.

Durham a prétendu que nous étions sans histoire et sans littérature, il a également oeuvré pour que nous nous assimilions :

«Si l’on estime exactement la population du Haut-Canada à 400.000 âmes, les Anglais du Bas-Canada à 150.000 et les Français à 450.000, l’union des deux provinces ne donnerait pas seulement une majorité nettement anglaise, mais une majorité accrue annuellement par une immigration anglaise ; et je ne doute guère que les Français, une fois placés en minorité par suite du cours naturel des événements abandonneraient leurs vaines espérances de nationalité. Je ne veux pas dire qu’ils perdraient sur-le-champ leur animosité ou qu’ils renonceraient subitement à l’espoir d’atteindre leurs fins par la violence. MAIS L’EXPÉRIENCE DES DEUX UNIONS DES ÎLES BRITANNIQUES PEUT NOUS ENSEIGNER AVEC QUELLE EFFICACITÉ LES BRAS PUISSANTS D’UNE ASSEMBLÉE POPULAIRE PEUT FORCER L’OBÉISSANCE D’UNE NATION HOSTILE. Le succès effacerait graduellement l’animosité et porterait graduellement les Canadiens français à accepter leur nouveau statut politique. »

-Rapport Durham
(vous aurez compris que le statut politique en est un minoritaire)

La fierté et l’estime est simplement un respect de soi suffisamment fort pour ne pas se laisser marcher sur les pieds, bien que nous soyons encore dans le Canada, la lutte pour la sauvegarde de nos institutions et de notre langue, nos tentatives de nous moderniser et ensuite notre culture -écoutez la chanson « Le tour de l’île » de Félix reprise par Karkwa pour le comprendre- prouve que nous avons de la valeur, de l’âme.

Comme un phare, cette petite nation mérite de briller, plutôt que vaciller.

Je vous invite à lire cette chanson :

http://www.dailymotion.com/video/x2hdvj_l-ile-d-orleans_travel

et à écouter Félix en même temps

Le tour de l’île

Pour supporter
Le difficile
Et l’inutile
Y a l’tour de l’île
Quarante-deux milles
De choses tranquilles
Pour oublier
Grande blessure
Dessous l’armure
Eté, hiver
Y a l’tour de l’île
L’Ile d’Orléans

L’Ile c’est comme Chartres
C’est haut et propre
Avec des nefs
Avec des arcs
Des corridors
Et des falaises
En février
La neige est rose
Comme chair de femme
Et en juillet
Le fleuve est tiède
Sur les battures

Au mois de mai
A marée basse
Voilà les oies
Depuis des siècles
Au mois de juin
Parties les oies
Mais nous les gens
Les descendants
De La Rochelle
Présents tout l’temps
Surtout l’hiver
Comme les arbres

Mais c’est pas vrai
Ben oui c’est vrai
Écoute encore

Maisons de bois
Maisons de pierre
Clochers pointus
Et dans les fonds
Des pâturages
De silence
Des enfants blonds
Nourris d’azur
Comme les anges
Jouent à la guerre
Imaginaire
Imaginons

L’Ile d’Orléans
Un dépotoir
Un cimetière
Parcs à vidanges
Boîte à déchets
U. S. parkings
On veut la mettre
En mini-jupe
And speak English
Faire ça à elle
L’Ile d’Orléans
Notre fleur de lys

Mais c’est pas vrai
Ben oui c’est vrai
Raconte encore

Sous un nuage
Près d’un cours d’eau
C’est un berceau
Et un grand-père
Au regard bleu
Qui monte la garde
Il sait pas trop
Ce qu’on dit dans
Les capitales
L’œil vers le golfe
Ou Montréal
Guette le signal

Pour célébrer
L’indépendance
Quand on y pense
C’est-y en France
C’est comme en France
Le tour de l’île
Quarante-deux milles
Comme des vagues
Les montagnes
Les fruits sont mûrs
Dans les vergers
De mon pays

Ça signifie
L’heure est venue
Si t’as compris

…………..

L’universel réside dans le particulier, le particulier dans l’universel, il est difficile d’aimer les autres si l’on ne s’aime pas soi-même. Ça commence par se respecter et refuser une situation qui nous est préjudiciable et travailler pour changer les choses.

Voilà la raisons d’être de l’Indépendance.

Vivre c’est agir.

L’Engagé (avec le secours de Félix et une taloche de Durham)

P.S. Éssayez de trouver la version de Karkwa

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