mercredi 8 juillet 2009

Une fédération arriérée

Madame Françoise Bertrand, Présidente directrice générale de la Fédération des chambres de commerce du Québec, s'est encore exprimée à tort et à travers dans son récent papier favorable au statu quo en matière de politique minière. En résumé, elle prétend que l'industrie minière devrait jouir du même type d'allégements fiscaux que les autres entreprises ou que les particuliers. D'après elle, il est normal de lui consentir des crédits supplémentaires, le tout, pour favoriser de meilleurs investissements et un développement vigoureux. Madame Bertrand, le sous-sol québécois nous appartient, l'extraction de ses richesses non renouvelable se fait sur le dos des générations futures, il ne saurait donc être question de les échanger «pour un plat de lentilles», c'est pourtant la vision que vous encouragez avec vos propos. De plus, les mines sont très polluantes, que l'on parle de fuites de métaux lourds, de produits toxiques, de contamination des réseaux hydriques, de lacs abiotiques, de parcs à résidus miniers acidogènes, le développement minier s'accompagne d'un cortège de fléaux, que l'industrie lègue bien légèrement à la société civile. Le Vérificateur général le dit, alors que de nouvelles législations forçaient les entreprises minières à assumer 70% de la restauration des sites, « Québec n'a reçu que 109 millions sur facture réelle de 350 millions ». Est-ce là véritablement de la vision et du développement? Est-ce vraiment avantageux de n'avoir reçu que « 259 millions depuis 2002 pour un total de production de 17 milliards », est-ce normal pour 14 compagnies de ne pas payer de droits miniers sur des revenus de 4,2 milliards »? Si on la juge aux propos de sa porte-parole, on doit conclure que la Fédération des chambres de commerce du Québec a une mentalité arriérée. Si les cadres de l'industrie minière trouvent que le Québec est un si bon endroit pour investir, c'est qu'il se comporte délibérément comme une république de banane. Mme Bertrand voudrait que l'on s'en réjouisse? Les chambres de commerce devraient plutôt encourager un développement responsable, vert et harmonieux de nos territoires, quitte à les laisser prendre de la valeur quand le jeu n'en vaut pas la chandelle.