lundi 26 avril 2010

Turcot

Voici un billet assez impressionnant sur Turcot, un avant-gout?

Ça veut dire que l’échangeur que l’on veut bâtir maintenant va transformer la forme des quartiers du Sud-Ouest de Montréal jusqu’en 2070. Est-ce que l’on pourrait voir les objectifs à long terme de l’échangeur; veut-on une structure dont le seul but visé est le transport, faisant fi des titres de propriété ou du voisinage, comme le MTQ a voulu soumettre au BAPE et comme il avait fait ses travail dans les années ’60? Ou veut-on un plan qui permettrait au Sud-Ouest de pouvoir espérer faire un plan d’urbanisme prometteur, de pouvoir devenir une extension du centre-ville de Montréal et de faire prospérer le quartier? Pour moi, le projet actuel est trop limité en capacité urbanistique, n’a pas l’air d’avoir suffisament de flexibilité pour que plus tard, si l’on décide d’étendre la taille du centre-ville, on puisse lui permettre de prendre de l’expansion à l’ouest, on puisse le faire.

Pensez donc à Granville Island comme une Île Sainte-Hélène avec de vrais commerces, une activité économique diversifiée et qui utilise l’espace sous le pont pour le mettre en valeur, et non seulement pour tenir des pilliers.

Ici, on parle d’urbanisme commercial, qui a fait que Granville Island utilise un échangeur routier important pour devenir une extension du centre-ville de Vancouver. Devenir une extension du centre-ville de Montréal, ce serait une bonne idée à long terme pour le Sud-Ouest (le quartier n’est pas si loin, est près de Westmount, possède de belles habitations, le loft Impérial est déjà un exemple d’habitation urbaine dans le quartier), mais si on a un échangeur qui n’est pas conçu pour permettre des projets d’envergure dans le quartier, c’est peine perdue. En gros, il faut que l’échangeur puisse devenir une extension potentielle du centre-ville, et non une barrière qui dicte que passé ce point, vous n’êtes plus dans le centre-ville de Montréal, que vous entrez dans des terrains contaminés sans valeur et qui, finalement, sert de tampon souillé entre les belles villes de l’ouest de l’île et le centre-ville de Montréal.

Il est bon, non?

voilà un ingénieur qui a une sacrée plume!

Remarques sur le modèle québécois

L’Alberta finance carrément ses dépenses courantes en puisant dans les redevances, ce faisant elle n’a pas besoin de taxer et ses impôts sont minimaux. Cette stratégie en fait un des meilleurs endroits pour investir et dope son économie, mais entendons-nous, c’est parce qu’elle est riche en pétrole qu’elle peut y arriver.

Cette tactique est peut-être profitable à court terme, mais ce désinvestissement de l’État a des effets pervers : la hausse du dollar freine les exportations et l’industrie manufacturières des autres provinces, l’extraction intensive génères des conséquences environnementales folles, le rythme accéléré de cette province y génère une véritable surchauffe économique, facilitant une économie axée sur la satisfaction des besoins primaires en grugeant sur la nécessité d’innover (si un condo s’arrache là-bas, pourquoi se donner la peine de le faire certifié LEED ou d’investir dans l’architecture), l’absence d’intervention met la province à la merci des promoteurs et de la soif de profits à courts termes, ce qui encourage la spéculation.

Enfin, à ce qui disent que Hydro-Québec serait précisément plus performante si elle était privatisée et que nous nous en sortirions mieux au Québec avec un modèle similaire à l’Alberta, nous devons leur rappeler que l’électricité, ÇA NE SE STOCKE PAS, nous n’aurions eu qu’à arnacher les rivières et à produire tous azimut pour financer nos programmes.

Les comparaisons des critiques sont donc faussées dès le départ, il oublie de préciser que la sociale-démocratie est ce qui a permis aux francophones d ‘obtenir un plus grand contrôle de leur économie.

Enfin, il serait pertinent de rappeler que si le Québec reçoit de la péréquation, et ce, d’après le calcul réformé PAR LES CONSERVATEURS en 2007, c’est une mesure qui vise à compenser les effets du déséquilibre fiscal.

Avant de critiquer notre système provincial, il serait peut-être temps d’examiner l’incapacité du fédéral d’offrir des services pour une somme raisonnable. Les programmes fédéraux de compétences exclusives fédérales coutent un minimum de 15 à 19 milliards aux Québécois, les compétences fédérales sont ridicules en regard de la lourdeur de celles du Québec, il n’est pas normal que lesdits programmes coutent aussi chers. Les Québécois envoient 50 milliards à Ottawa, plus du tiers semble dépenser n’importe comment. Si nous bénéficions de la gestion de ces fonds, plutôt qu’en le laissant être gaspillé au fédéral, où un fonctionnaire coute plus cher, soit dit en passant, nous pourrions certainement être plus à l’aise dans notre système social-démocrate

En dernière analyse, nous recevons également une émigration de jeunes canadiens anglais écoeurés du corporatisme et de la hausse du cout de la vie et de sa marchandisation dans le ROC. Ils sont très contents de venir au Québec, un petit tour dans l’extraordinaire vitalité artistique et culturelle du «Mile-End» à Montréal vous convaincra que c’est unique au pays, mais que pour s’offrir un tel milieu, il n’y a pas trente-six façons.

La musique canadienne contribue bien plus à l’unité et au rayonnement du Canada que les sables bitumineux.

De la culture…

jeudi 22 avril 2010

Bernier censure?








Bernier se fait accuser par plusieurs de censurer son blogue,
il allègue que c'est parce que les commentaires sont partisans et irrespectueux.

Voilà la preuve manifeste qu'il ment... Comparez la deuxième capture à la sixième, vous constaterez que le message de «Castor» qui pose de bonnes questions, sur un ton correct a été éliminé. «Charles peut alors, lui, poser des questions et s'étendre, c'est curieux, non?


À d'autres occasions, il tronque les messages et les dénature, c'est une autre stratégie...


Vous n'avez qu'à comparer la troisième capture d'écran avec son billet ou avec la cinquième pour constater qu'il édite véritablement les commentaires, contrairement à ce qu'il affirme. La preuve selon laquelle il les efface simplement, bien que ces messages se conforment à son code est visible dans la comparaison entre la première capture d'écran et la quatrième, il supprime mêm les références à sa censure...

S'il se permet, avec quelque chose d'aussi trivial de mentir, j'ai la confirmation qu'il doit le faire lorsque c'est vraiment important!


Nous y reviendrons.

mardi 20 avril 2010

ébauche sur POWER

POWER est détenu par Desmarais, Desmarais n'investit ensuite que dans des entreprises dont il peut prendre le contrôle, On a souvent entretenu la rumeur que ce qui était bon pour Desmarais était bon pour le Québec. C'est d'un orgueil... Desmarais s'est hissé dans les hautes sphères du Canada Inc. en acceptant d'être le représentant minoritaire prospère, signe de la santé de la confédération. aujourd'hui, pour Desmarais,« Le Québec n'est qu'un outil ou un faire valoir permettant de se positionner au Canada et dans le monde», par l'entremise d'une kyrielle d'institutions (Fraser, Instituts économiques de Montréals, médias, chambre de commerce, politiciens )» (PHILPOT, 2008).

Desmarais peut s'acheter des politiciens : c'est un des seuls étrangers à avoir reçu la grande croix de la Légion d'Honneur françaises, figurez-vous, il est «commandeur», Celine Dion n'est, elle, que «chevalier», alors qu'elle a fait pas mal plus pour le rayonnement de la francophonie.

Sarkozy:
« Si je suis aujourd'hui président de la République, je le dois en partie aux conseils, à l'amitié et à la fidélité de Paul Desmarais [...] un homme m'a invité au Québec dans sa famille. Nous marchions de longues heures en forêt et il me disait: ''il faut que nous bâtissions une stratégie pour toi''»

où est cette famille? ici: http://acilr-cdril.com/CD_No1/A_Web/A_Web0/Everest/SheilaFraserRelation/1970_2003_PauldesmaraisCremalliere_Fr.htm

Voici le début d'une dépêche d'un article de la Presse Canadienne :

«SAGARD- L'homme derrière Power Corporation, Paul Desmarais, accueille les grands de ce monde dans son nouveau domaine de Sagard, en Charlevoix, ce week-end.

Parmi les 230 invités à cette prestigieuse pendaison de crémaillère, selon les témoins et les rumeurs, se trouvent : le premier ministre Jean Chrétien, les anciens présidents américains George Bush père et Bill Clinton, l'ancien premier ministre du Québec Lucien Bouchard, la duchesse d'York, Sarah Fergusson, le ministre fédéral Martin Cauchon et l'ex-ministre Paul Martin. Un Boeing du roi d'Espagne, Juan Carlos, était garé à l'aéroport de Bagotville après avoir transporté une autre grande personnalité.»

Desmarais cultive et entretient des relations avec des hommes politiques qu'il«récupère» quand ils sont au plus bas et qu'il «remonte». Pour avoir l'argent pour financer son réseau, Desmarais n'a pas hésité à écumer les fonds publics lorsque nécessaires pour ensuite jouer avec ses filiales pour éviter d'avoir à payer de l'impots, le tout avec la complaisance de ses amis pour ne pas que ses derniers ne touchent à ses abris : Jean Chrétien est son gendre, Paul Martin fut un employé, Charest, son protégé.

Desmarais donc se sert allègrement des fonds publics et arrive à multiplier ainsi la valeur de la Consolidated-Bathurst en utilisant le programme que Lévesque avait mis au point pour moderniser les pâtes et papiers, il refuse ensuite de s'allier à Domtar (propriété publique) en refusant d'offrir à la CDPC le prix qu'il consent d'ordinaire pour acheter une entreprise, bien que le gouvernement vienne juste de le financer, le retour des libéraux lui permet alors de garantir 25 d'approvisionnement en bois pour son entreprise, augmentant la valeur de cette dernière. L'idée d'une fusion était nécessaire pour compétitionner avec les américains. Une fois en possession d'une entreprise franchement compétitive, il la vend pour 2,6 milliards.

En dehors des journaux qu'il a acheté depuis et de quelques broutilles, il n'a JAMAIS réinvesti cet argent au Québec. Pourtant, il possède des cie d'assurance et milite activement pour privatiser les services, d'où les compagnes de dénigrement de l'État québécois qui trouvent des échos jusqu'ici. Power, c'est avant tout l'énergie, Desmarais possède des parts dans TOTAL, SUEZ, c'est lui qui est derrière le port méthanier RABASKA.

Desmarais, c'est la socialisation des pertes et la privatisation des profits. Quand des gens réclament sans savoir que c'est Desmarais qu'ils servent, je me méfie.

http://www.ababord.org/spip.php?article708

Bernier l'arrogant


L'engagé est plutôt fier d'avoir tiré l'alarme sur Bernier bien avant Le Devoir! Voici en primeur notre réaction lorsque nous avons découvert sa présentation au Mont Saint-Grégoire


Voici la réponse que notre «cher» Maxime n'a pas osé publier sur son blogue...

Monsieur Bernier,

Votre raisonnement repose sur une vision malheureusement superficielle de la situation constitutionnelle et fiscale du Canada. Comme Québécois, vous n'avez pas non plus à cautionner la vision canadienne d'un Québec bébé-gâté : un homme politique représentant de la province, a le mandat de déconstruire cette perception en pointant les mécanismes qui sont responsables de la perte d'autonomie des Québécois DANS L'ASSUJETTISSEMENT MINORITAIRE PERMANENT dans la grande majorité du Canada anglais et c'est en somme un devoir que de voir et d'exposer les effets pervers de cette situation.

Si vous ne les connaissez pas, je vous invite à écouter ce discours historique d'un fédéraliste convaincu : Bourassa.

Pour se protéger, pour s'épanouir, pour se développer, le Québec a besoin d'institutions, de structures, de lois, d'administrations différentes du reste du Canada. C'est une nation différente de la nation canadienne, une société distincte. Nous devons donc financer des programmes qui correspondent à nos aspirations propres tout en contribuant au reste du Canada. Ces charges fiscales alourdies rejoignent d'autant plus les dédoublements administratifs qu'ils plombent effectivement la marge de manoeuvre du gouvernement provincial. Cette situation n'est donc pas causée par l'incapacité ou le manque de compétitivité du Québec, mais bien par l'inadéquation du fédéral, la lourdeur et l'incompétence de son administration.

Dans tous vos discours, vous oubliez qu'une part importante des recettes du gouvernement fédéral provient du Québec, 45, 7 milliards en 2007 pour être précis (source Tableau 7
Recettes et dépenses de l'administration fédérale, Québec ), mais je tiens à vous rappeler que le gouvernement fédéral gère des POUVOIRS MINEURS si on les compare AUX GRANDES CHARGES ET RESPONSABILITÉS DU PROVINCIAL que sont SANTÉ, ÉDUCATION ET affaires municipales et travaux publics. À titre d'exemple, Québec gère l'éducation (incluant sport et loisirs) et la santé (familles et services sociaux) et les charges de ces deux programmes coutent (budget 2009-2010) 41 milliards, alors que l'ensemble de tous les autres programmes et ministères réunis coute moins de 18 milliards à la province.

La péréquation, elle, est une mesure de la constitution de 82 qui répond aux prérogatives de l'égalité des chances partout au pays, doit-on vous rappeler que le Québec n'a pas signé cette constitution? Au lieu que le Québec finance des structures couteuses des ministères et des administrations fédérales et tout en gérant ses propres programmes, il pourrait se contenter de simplement récupérer les compétences fédérales et prendre, de manière autonome le financement qui doit l'accompagner, en le prélevant à la source, sans le doublon du fédéral. Cette autonomie peut se faire dans le giron de l'union canadienne ou en tant que pays indépendant, mais vous devez admettre le FÉDÉRAL EST TROP COUTEUX. Voilà l'essence de ce fameux «what does Quebec wants»

Ce fédéral est sans doute la meilleure façon pour les Anglo-saxons (et les immigrants qui veulent se greffer à eux) du Canada d'administrer le pays, mais ce n'est pas le type d'administration qui correspond aux besoins des Québécois, pour des raisons, culturelles, linguistiques, philosophiques, environnementales ou simplement politiques: que nous le voulions ou non, nous sommes une minorité et comme Maurice Séguin l'a dit, «Vivre c'est agir» et sans autonomie, une minorité circonscrite par un système politique favorable à la majorité ne peut s'épanouir, elle est constamment menacée, LES NATIONS NE SE FONT PAS DE CADEAUX ENTRE ELLES, ET C'EST NATUREL. En tant que collectivités différentes, Québécois francophones et Canadiens anglophones ont des intérêts et des besoins différents, il est normal qu'ils cherchent les moyens de les satisfaire. La proposition de Monsieur Bernier d'une autonomie économique du Québec sans l'autonomie politique qui lui est corollaire est farfelue, nous devons disposer des leviers que seule une «majorité» est capable d'opérer. Même en envoyant plus de conservateurs (ou de libéraux) au pouvoir, le Québec serait quand même en situation de représentation minoritaire : nous ne sommes que 1 province sur 10, 20% de la population, nous n'avons pas le poids politique pour contraindre le Canada à faire les réformes qui nous seraient favorables. De toute façon, de meilleures circonstances ont indubitablement démontré que le ROC n'y consentirait pas.

J'ai dit que le fédéral était couteux, regardons de plus près : ses dépenses directes pour des programmes de compétences fédérales dépassent les 7 % du PIB (budget de 2009-2010) soit 112 milliards! Le Québec comptant pour 20% de la population, on peut estimer que c'est entre 15 et 20 milliards qui sont financés directement par la population québécoise pour des administrations et des ministères fédéraux, on ON PARLE D'UN BOUQUET DE COMPÉTENCES MINEURES (lesquelles sont mêmes sources de revenues comme l'administration des douanes et des postes) alors que Québec gère à lui seul l'éducation (chiffre de 2009-2010) avec 14,4 milliards ET TOUS LES AUTRES MINISTÈRES EXCLAUNT L'ÉDUCATION ET LA SANTÉ POUR LA MODIQUE SOMME DE 18 MILLIARDS!

Ne venez donc pas nous faire la leçon avec les 8 milliards de péréquation, lisez plutôt cet analyse tirée de L'Actualité (texte de J-F Lisée) :
«Depuis 40 ans, les Québécois ont investi collectivement, par leurs taxes et impôts fédéraux, 14 milliards de dollars dans l’industrie canadienne des hydrocarbures.

Nous avons vu hier que l’augmentation de la production pétrolière pousse à la hausse le dollar canadien et que, selon un groupe d’économistes, ce phénomène est responsable de la destruction de 55 000 emplois manufacturiers québécois entre 2002 et 2007. Et ça ne fait que commencer. Or voici comment le Québec a financé ce cercle vicieux:

Selon un calcul de la Bibliothèque du Parlement à Ottawa, de 1970 à 2000, le gouvernement canadien a investi 66 milliards de dollars dans l’industrie pétrolière et gazière canadienne. De 2000 à aujourd’hui, il faut compter au moins 4 milliards de plus, pour un total de 70. Comme le Québec contribue pour 20% aux dépenses fédérales, nous avons donc déboursé 14 milliards en quarante ans dans l’industrie de nos voisins. Une fraction de cette somme nous est revenue, dans les années 73 à 84, en réduction du prix à la pompe. Mais si nous avions investi cette somme au Québec – au hasard, dans les énergies vertes – nous aurions pu créer, chez nous, 8 300 emplois permanents (j’utilise la formule employée par la Canada West Foundation pour calculer les retombées économiques du pétrole). Et c’est donc dire que nos impôts ont créé ces emplois, mais ailleurs au Canada.

On m’objectera que je ne donne qu’une partie du portrait, car s’il est vrai qu’Ottawa a beaucoup aidé les hydrocarbures, il l’a fait aussi pour les autres énergies. Il a mis 8,5 milliards dans le nucléaire, dont 1,7 provenait du Québec, et qu’il a presque exclusivement dépensé en Ontario. Avec nos 1,7 milliards, nous aurions pu créer chez nous 1 125 autres emplois permanents. »


Et le gaspillage continue : Aujourd'hui, le lundi 10 avril, Manon Cornellier explique, dans Le Devoir, que Kevin Page, le directeur parlementaire du budget, peine à démêler les chiffres du plan de relance économique. Dans les frais de fonctionnement de 28 milliards vont en frais personnels et en salaire et un autre 26 milliards en «autres frais» qu'il voudra bien pourvoir analyser, MAIS VOTRE GOUVERNEMENT LUI REFUSE CE DROIT. IL EST IMPOSSIBLE D'EXAMINER LES RÉPARTITIONS DES DÉPENSES ET L'EFFICACITÉ DES MESURES ANNONCÉES, LES CITOYENS DE PEUVENT AVOIR L'HEURE JUSTE SUR L'ÉTAT DES FINANCES, PARCE QUE LE GOUVERNEMENT CONSERVATEUR FAIT DE L'OBSTRUCTION SYSTÉMATIQUE À CE SUJET ALORS QU'IL A ÉTÉ ÉLU EN PROMETTANT IMPUTABILITÉ ET TRANSPARENCE ET VOUS OSEZ, MAXIME BERNIER TAIRE CETTE IGNOMINIE?

-vous osez plutôt dire «Imaginez si, au lieu de débattre inutilement d’indépendance politique, on cherchait des façons de vivre selon nos moyens et de sortir de notre dépendance économique» sans savoir que l'un ne peut aller sans l'autre?
-«Il faut sortir de cette fausse alternative entre l’indépendance et le fédéralisme rentable. Il faut aussi arrêter de s’appauvrir et de s’attendre à ce que le reste du Canada vienne nous renflouer avec plus de péréquation.» Mais ne voyez-vous pas que c'est la structure politique et fiscale même du Canada qui contraint le Québec à recevoir de la péréquation?
-Avec l'appui du bloc pour redonner au Québec des compétences, le PC aurait assez de député pour précéder à la réforme que vous préconisez, ce n'est pas en ayant plus de députés du PC issus du Québec que cela sera possible, si le PC est assez ouvert à propose de la décentralisation, il n'a qu'à la commencer, mais si les autres députés sont aussi autonomistes que vous, qui refusez une quelconque affirmation politique, qui fait passer Bourassa pour un radical alors qu'il était résolument modéré, quels genres de changement obtiendrons-nous?

Comment osez-vous considérer le débat lié à l'indépendance nationale de futile? Rien ne nous empêche de mener plusieurs combats de front, vous pouvez être en désaccord, mais vous ne pouvez nier qu'il existe dans la fédération des forces qui tendent à restreindre l'épanouissement du Québec! La Sun Life qui déménage pour ne pas se franciser, la nuit des longs couteaux, le rapatriement de 82, l'échec de Meech, LE SCANDALE DES COMMANDITES, le déséquilibre fiscal et enfin les relations gouvernementales au point mort en ce moment dans les relations Québec-Ottawa, ce n'est pas des vétilles : votre gouvernement refuse d'indemniser le Québec au même titre que l'Ontario pour l'harmonisation de la TPS/TVQ, pour le verglas de 98 ALORS QUE LES QUÉBÉCOIS CONTRIBUENT AU FINANCEMENT DE L'ADMINISTRATION FÉDÉRALE.

Vous vous entêtez à nier qu'il existe un déséquilibre politique préjudiciable dans la fédération et vous pensez qu'en lançant la serviette, en embrassant le Canada de tout bord tout côté, que l'on se retrouvera précisément en situation de parité alors que nous sommes minoritaires? Ce n'est pas ça, se «prendre en mains».

Vous parlez de fierté et vous n'arrivez pas à voir dans les propos de Duceppe, la référence à Vadeboncoeur, savez-vous seulement de qui il s'agit? Avant de vous lancer en politique, avez-vous seulement lu Séguin? Vous citez l'Institut Fraser devant un public conquis sans prendre la peine de préciser l'agenda de cette organisation? Vous reprenez les chiffres alarmistes sur la dette sans les situer dans leur contexte, sans même lire Louis Gill, l'économiste, qui a exposé à toute l'intelligentsia le caractère frauduleux de la compagne de peur.

Ayez le courage de la vérité : si le Québec reçoit de la péréquation, s'il est en difficulté, c'est d'abord et avant tout parce qu'il doit payer entre 15 et 20 milliards pour des services et une administration fédérale inefficace qui gère des compétences outrageusement mineures pour les sommes astronomiques qu'elles nous coutent, sans parler des dédoublements et des salaires qui plombent les finances fédérales et ces dernières de fournir les transferts à la hauteur besoins des compétences essentielles que gèrent les provinces. Si le Canada anglais s'accommode, lui, de cette administration, c'est que les services sont plus axés sur la satisfaction de sa population, majoritaire, ce qui est normal, mais ce qui force Québec d'offrir des services distincts, précisément pour la même raison.

Comme député fédéral, commencez à promouvoir un véritable ménage de ce côté-là, la couteuse administration fédérale et les programmes éléphantesques avant de faire la leçon à un modèle québécois qui au moins, défend le bien commun.

Vous avez parfaitement le droit de faire la promotion des idées qui sont les vôtres, mais la manière et les raisonnements sont si tronqués qu'ils témoignent de lacunes importantes de votre histoire et de votre culture en tant que Québécois, permettez qu'avec ce texte je les aie les mises en lumière afin d'avertir vos lecteurs que vos solutions sont loin d'être une panacée.

Vivre c'est agir

L'Engagé

lundi 12 avril 2010

Lettre pour les conservateurs

L'ENGAGÉ S'EST PERMIS D'ÉCRIRE AU PREMIER MINISTRE (ET À DEUX DÉPUTÉS) POUR L'INFORMER DES CRITIQUES QU'IL AVAIT À FORMULER À L'ENCONTRE DE L'ÉTHIQUE DE BLOGUEUR DE MAXIME BERNIER.

Madame, Messieurs,

Je vous écris parce que je suis profondément inquiet de l'attitude du gouvernement quant aux enjeux de la transparence et de l'accessibilité des informations au pays. Les relations voire le mépris que vous semblez entretenir avec les journalistes sont préjudiciables à la santé de notre démocratie, vous balayez du revers de la main toute critique, aussi constructive qu'elle puisse être.

Ainsi, pour vous donner un exemple, j'ai appris que le ministre responsable du budget proposait de diminuer les impôts des entreprises coute que coute, même s'il faut pour cela creuser un déficit. Il me semble que c'est une attitude dogmatique qui mérite d'être explicitée, débattue. Il ne sert à rien de réduire les impôts s'il faut pour cela refiler la facture des intérêts aux particuliers. C'est à ce compte une subvention indirecte, nous serions, comme contribuable en droit de savoir à quelles entreprises lesdites subventions devraient échoir si de nouvelles subventions voyaient le jour, nous nous questionnerons sur les règles d'attribution, les journalistes qui vous ont posé des questions, quand ils ont pu le faire, ont eu droit au même refrain... Tout cela pour dire que vos actions doivent être expliquées, critiquées, mais vous refusez de vous livrer à cet exercice, les journalistes ne sont pas non plus des sténographes, alors vous ne pouvez mettre sur leur dos les problèmes de perception que vous rencontrez. Vous êtes en somme responsables de la dégradation de cette relation avec les médias. Votre tendance au contrôle, voire à la censure empêche le citoyen d'avoir accès aux informations d'intérêt public et de prendre part au débat.

Je dois vous dire que même les blogues sont soumis au même contrôle strict, mais en censurant ceux-ci, ce sont les citoyens que vous brimez directement. Voilà par exemple qu'un commentaire très pertinent (et bien d'autres) a été supprimé du blogue de Maxime Bernier, alors qu'il n'était nullement partisan. Le WEB devrait être le forum d'une certaine liberté d'expression, le commentaire en question n'était pas diffamatoire, il était critique. En le supprimant, Maxime Bernier montre qu'il est atteint de la même obsession que le gouvernement, sauf qu'il le fait non plus en attaquant les médias, mais en muselant maintenant directement le citoyen. Comprenez-moi bien, un blogueur peut parfaitement supprimer les commentaires qu'il veut sur son blogue, mais un député fédéral est assujetti à une éthique différente. Entretenir un blogue, dans ce contexte revient à émettre un discours sur la démocratie et sur la liberté de circulation de l'information.

Que Maxime Bernier ait un blogue, mais qu'il convienne aux règles tacites d'Internet. S'il n'en est pas capable, ou si les directives sont trop contraignantes, qu'il le ferme, tout simplement, mais il joue un drôle de jeu s'il continue à utiliser ce médium en se soumettant à des intérêts peut-être contradictoires : la liberté du WEB et la volonté de son gouvernement. En continuant à jouer à l'équilibriste entre les deux, Monsieur Bernier continue à ternir l'image d'un gouvernement trop obsédé par le contrôle de l'information.

L'Engagé

dimanche 11 avril 2010

message pour Maxime Bernier

Voici un message que nous avons laissé chez Bernier et qu'il effacera probablemement.

Monsieur Bernier,

Pourquoi censurez-vous les commentaires qui vous sont favorables? Ceci n’EST PAS un commentaire partisan, c’est le témoignage d’un citoyen qui s’inquiète de la santé de notre démocratie.

Couler de la tire d’érable peut-être une occasion d’oeuvrer pour plus de transparence, substance qui manque cruellement au gouvernement dont vous faites pourtant partie. La démonstration est évidente que «la controverse entourant l’ingérence politique du bureau du ministre Christian Paradis dans l’application de la Loi sur l’accès à l’information» plonge votre gouvernement dans l’embarras. J’ai en ma possession une lettre du chef de cabinet de Monsieur Paradis, Monsieur Vallière, selon laquelle ce dernier garantit donner toute l’attention voulue aux requêtes de citoyens voulant que le gouvernement fasse preuve de plus de transparence.

Pourtant, je constate qu’un simple député se permet lui aussi, dans une plateforme aussi innocente qu’un blogue, de faire fi des règles élémentaires pour assurer l’intérêt public, garantir la diffusion et la circulation d’idées contradictoires.

Si vous vous permettez d’avoir un blogue et que vous vous en servez pour publiciser certains de vos gestes et gagner ainsi en notoriété, il faut être bon joueur et tolérer que l’on dénonce certaines des visées partisanes de votre usage du web et accepter tout bonnement que l’on vous questionne. En effet, vous n’êtes pas sans savoir que les relations que votre gouvernement «n’entretient pas» avec les médias sont très mauvaises, comme citoyens nous n’avons donc pas le choix, de vous demander des comptes dans les seuls forums qui nous restent accessibles : les blogues.

C’est pourquoi je vous demande, que répondez-vous, dans vos sorties populaires, lorsqu’on vous questionne pour savoir si vous cautionnez le manque de transparence de votre gouvernement?

Si vous ne cautionnez pas votre gouvernement, faites le savoir haut et fort. Si vous le cautionnez, comment pouvez-vous oser servir du sirop ou de la tire d’érable aux gens qui vous ont élu sans au fond les mépriser secrètement? Car quelqu’un qui bafoue la démocratie ne respecte pas ceux qui ont encore l’idéalisme d’y croire. Si on vient vous voir pour gouter à votre sirop, c’est qu’on croit encore à la noblesse d’un député. Cette confiance demande d’être honorée par des gestes probants. Si vous vous refusez à les faire, c’est que vous considérez comme caduc le contrat qui vous lie à vos électeurs, pourquoi alors offrir du sirop? Cherchez-vous à les berner?

Castor a écrit depuis un bon moment, qu’attendez-vous pour répondre? Vous êtes assez prompt pour effacer les messages que nous vous laissons, vous les lisez donc, pourquoi n’expliquez-vous pas votre position à vos électeurs et aux gens que vous représentez?

L’Engagé

mercredi 7 avril 2010

Petit cours d'histoire

L'Engagé réagissait aux propos d'un Blogueur

@L’engagé

Et vous vous imaginez que si vous séparez le Québec, ceux qui ne correspondent pas à votre idéal québécois-francophone-de-souche vont disparaitre? Tous ces anglophones et immigrants vont continuer à exister et votre baguette magique séparatiste ne va pas régler ça. Pas plus qu’en France ou en Allemagne ou les immigrants prennent de plus en plus de place. A Paris, certaines rues sont bloquées par des musulmans à l’heure de la prière. J’ai pas encore vu ça au Québec.
Même au U.S. d’ici quelques décennies, les blancs-de-souche ne seront plus majoritaires.

Au risque de me répéter, nous sommes une terre d’immigrants. Nous sommes français, anglais, irlandais, écossais, acadien, loyaliste et amérindien. Votre peuple français n’existe que dans votre imaginaire sectaire. Revisitez votre arbre généalogique.

Nous vivons maintenant une autre vague d’immigrants qui va redéfinir en partie notre identité. Vous avez beau chialer et vous rouler par terre, il n’y a rien que vous pouvez faire pour y changer quoi que ce soit, sauf peut-être faire des dizaines d’enfants par femme.

Je vous suggère le billet suivant, que j’ai écrit il y a 2 ans:
http://web.cgaspesie.qc.ca/crioux/wordpress/?p=74

Et s.v.p. tentez de vous en tenir au sujet du billet. Le sujet ici est sur les étiquettes.


Réponse de l'Engagé :

C'est certain que si vous vous évertuez à ne pas lire les piliers de la culture québécoise ni d'ouvrir un livre d'histoire, vous resterez marqué par une visite au parlement, qui d'après votre interprétation offre une vision symétrique de la construction d'une grande nation amalgamée de Français, d'Irlandais, d'Écossais et tutti quanti.

L'histoire, officielle celle-là, c'est celle de deux peuples fondateurs et encore, ce pays fut construit, élaboré et pensé de manière asymétrique. Remarquez, à mesure que les Écossais prennent de la place, c'est toujours dans l'alignement avec leurs alliés loyalistes, lesquels deviennent d'autant plus forts, le gendre de Durham avait parfaitement compris l'avantage de permettre la dilution du patrimoine écossais dans la balance et l'avantage que pouvait présenter cette manière de diviser pour régner.

Regardons ensemble l'histoire un peu antérieure à la formation du Canada tel qu'on le connait à partir de 1867, c'est un peu d lecture, mais c'est intéressant. Je cite Chagnon dans La Déconstruction du mythe des deux peuples fondateurs, remarquez, je vous y contrains parce que votre entêtement ne me laisse guère le choix...

«Via Durham, Londres suivra les recommandations de Thom: le Bas et le Haut Canada seront réunis en une seule province et, en attendant que les Canadiens soient enfin minorisés par une forte immigration de Britanniques, on accordera un nombre égal de représentants au Haut-Canada, même si cette province a une population de moins 100 000 habitants, par rapport au Bas-Canada. Est-ce à ce moment-là que nous sommes devenus un des deux peuples fondateurs?

Le patriote Louis-Hippolyte Lafontaine ne suivra pas les conseils de Papineau et de ses amis et acceptera de travailler à l'intérieur de la nouvelle constitution. Le 25 août 1840, il écrit à propos de l'Union: «L'histoire dira que la force l'a imposée aux deux peuples du Bas et du Haut-Canada. Pour rendre cette mesure légitime, il faudra le consentement et l'approbation de ces deux mêmes peuples.» Grâce à une alliance avec le chef réformiste, Lafontaine prend huit ans pour vaincre la résistance de certains gouverneurs et obtenir le gouvernement responsable.

Mais, moins d'un an après cette victoire, certains éléments conservateurs du Canada anglais ne semblent pas apprécier un progrès de la démocratie si cela veut dire une trop grande influence des Canadiens au sein du gouvernement.

La minute du patrimoine: Le 13 février 1849 devant ses pairs au parlement, le député MacNab s'enflamme: «S'il en est ainsi, l'Union a complètement manqué son but. Elle a été faite dans le seul motif de réduire les Canadiens français sous une domination anglaise et on obtiendrait l'effet contraire! Ceux que l'on voulait écraser, dominent.» Fin de la minute.

Pourquoi un tel emportement de la part de cet éminent député conservateur du Haut-Canada? Parce que le gouvernement Lafontaine-Baldwin avait déposé un projet de loi laquelle une fois sanctionnée permettrait l'indemnisation des personnes innocentes ayant encouru des pertes pendant les «rébellions» de 1837 et 1838 dans le Bas-Canada.

La minute du patrimoine: Deux poids, deux mesures: quatre ans plus tôt, une mesure semblable avait été établie sur simple décret et sans la moindre contestation. Fin de la minute.

Se sentant outragé par le You Strangers de MacNab, Lafontaine répond: «Quoi, monsieur l'Orateur, les Canadiens français étrangers sur leur propre terre natale! Ce serait une insulte, si ce mot malheureux de l'honorable membre avait été prononcé avec préméditation.» En tant que premier premier ministre de la province du Canada, Lafontaine fait déjà usage de la langue de bois. Il sait très bien que le You Strangers de MacNab est partagé par une majorité d'anglophones. On peut le constater par ce qu'en pense le gouverneur Elgin, qui incidemment était le gendre de lord Durham. Le 1er mars 1849, jour même de la réplique de Lafontaine à MacNab, il écrivait à Grey, son patron au Foreign Office: «seule une union des quatre provinces pourrait placer les intérêts britanniques en Amérique du Nord sur un pied d'égalité.» Un an après l'avènement du gouvernement responsable, le vice-roi se sent donc dans l'obligation de proposer une plus grande minorisation des Canadiens français pour protéger les intérêts britanniques en Amérique du Nord. Malgré la bonne volonté des Lafontaine et Baldwin, il semble donc que l'harmonie entre «les deux races» était loin d'exister en 1849.

***

La minute du patrimoine: The Gazette en édition spéciale: «La fin a commencé, Anglo-Saxons, vous devez vivre pour l'avenir; votre sang et votre race seront désormais votre loi suprême, si vous êtes vrais à vous-mêmes. Vous serez Anglais, dussiez-vous n'être plus Britanniques. (Ö) dans le langage de Guillaume IV, le Canada est perdu et livré. La foule doit s'assembler sur la Place d'Armes ce soir à huit heures. Au combat, c'est le moment.» Fin de la minute.

The Montreal Gazette a réussi ce jour-là à faire la preuve que, quand ils se sentent menacés par un quelconque French Power, les Anglo-Montréalais, toutes classes confondues, se retrouvent tous du même côté de la barricade.

Autre minute du patrimoine: La Minerve, 26 avril: "De douze à quinze cents personnes, torche à la main, répondent à l'appel. Et pendant l'incendie du parlement qui s'en suit, des pompiers rebelles voyaient de coeur joie cette horrible conflagration. Ils laissaient faire les ravages du feu dont ils ont coutume d'être si grands ennemis." Fin de la minute. »



voici le dénouement :

À l'élection de 1857, alors que les conservateurs de Cartier sortent majoritaires de la lutte dans le Bas-Canada, ceux de Macdonald perdent leur majorité dans le Haut. George Brown soumet alors une résolution pour que le principe de représentation proportionnelle soit adoptée. Principe qui, on s'en souvient, avait été refusé en 1840 alors que la population du Haut-Canada était moins nombreuse que celle du Bas.

Si Brown échoue avec sa résolution de 1857, celle du 14 mars 1864 réussira et va finalement tout chambarder la donne politique.


et la fin :

La minute du patrimoine: Quand la «Confédération» sera enfin votée en 1867. Ce ne sera plus le Brown, politicien à la langue de bois, mais le rédacteur du Globe qui s'écrit: «French Canadianism, (is) entirely extinguished.» Fin de la minute. Par cette courte phrase, Brown se révèle le digne successeur de Durham et de MacNab. Qui peut parler de pacte entre deux nations quand, très publiquement, l'architecte de la constitution de 1867 se manifeste comme un fossoyeur d'une de ces deux nations? »


Voilà pour la leçon d'histoire, la politique est importante parce que c'est cette dernière qui arbitre, qui donne les modalités par lesquels les peuples vont s'administrer.

source : http://archives.vigile.net/avant-garde/charronmythe1.html


Est-ce si dure à comprendre que les Québécois, que les descendants des Franco-canadiens et de ceux qui se rejoignent cette nation soient MINORITAIRES.

Vous croyez que je m'égare? C'est pour vous montrer qu'un nationalisme québécois a sa pertinence dans la mesure qu'il est simplement le vecteur par lequel peuvent se rassembler les Québécois dans leur lutte pour constituer une majorité sur un nouveau territoire plutôt qu'une minorité dans un ensemble qui dissout leur influence. Il faut faire la différence entre le nationalisme des vieilles nations impérialistes, et la recherche d'autodétermination, d'indépendance des petites nations qui ont justement été soumise au joug colonial des premières. C'est une lutte pour la dignité, la langue, la culture et la conquête d'une autonomie politique tout comme pour le contrôle de ses centres de décisions économiques.

Quant à votre commentaire sur mon sectarisme, il est tout bonnement insultant, je vous parle depuis un moment de la louisianisation du Québec, qui est d'autant plus en danger que n'ayant pas le plein contrôle sur notre agir, nous n'avons pas les moyens d'offrir le même type de plateforme d'intégration qu'un État indépendant.

Quand mon Punjabi (que j'affectionne) me sert en anglais, il est au Canada, il déménagera peut-être dans 2 ans à Toronto, il a simplement l'impression que les francophones sont une ethnie comme une autre dans cette grande mer de minorités qu'est le Canada. Les anglo-saxons sont bien moins menacés (au E-U et ici) qu'ils ont créé le modèle culturel, politique et économique par lequel ils assimilent assez bien les arrivants. C'est d'ailleurs ça la réussite du modèle, pour gagner du pouvoir comme minorité, il faut adhérer à tout un ensemble de dénominateurs communs qui mènent à la mainmise malgré tout de la majorité. Ce système étant au Canada en plus bâti à travers un système de minorisation de l'influence des Canadiens français, il faut être de mauvaise foi pour penser qu'avec des moyens moins grands qu 'un État, que le Québec puisse faire mieux.

C'est donc notre modèle d'intégration national qu'il faut revoir, justement pour être prêt pour le défi des vagues d'immigration que vous promettez. Mais nous ne pouvons faire cela avec les simples pouvoir d'une province, encore moins quand la Cour Suprême, la constitution et les chartes qui prévalent sont celles d'un autre peuple, d'une autre culture. Un système d'intégration, d'éducation et une identité plus assumée peut certainement pallier le ''manque de fécondité'', vous mélangez les débats, mais pour ça, il faut une certaine souveraineté politique. L'argent pour financer tout ça existe, mais il est honteusement gaspillé dans une structure qui nous est préjudiciable.

Le cas du déclin du français mérite à lui seul un autre débat, mais comme nous sommes sur le dossier des étiquettes, je vous rappelle simplement que vos étiquettes, elles, étaient grossières et faisaient fi de connaissances historiques, politiques et philosophiques élémentaires, pour permettre une pensée véritablement nuancée et originale. Idem avec votre référence à Dubois (j'ai écrit Langlois, désolé) que vous ne prenez même pas la peine de commenter.

Pourtant, vous êtes capable de pensées originales, votre mémoire sur les accommodements raisonnables est intéressant. Vous avez parfaitement le droit d'aimer le Canada, mais regardez au moins son histoire en face et constatez les vices inhérents de son système politique, lequel a des incidences économiques desatreuses et enfin, reconnaissez que si l'on est coincé dans des dynamiques structurelles, des impasses, c'est précisément parce que nous rencontrons, au Québec, les défis des nations, sans pourtant avoir des moyens équivalents. L'ouverture que vous réclamez, c'est précisément à Ottawa et au Canada anglais à la fournir, en acceptant de donner un poids équivalent au Québec sur le plan politique et économique, que sa différence suggère. Malheureusement, une administration tend à s'accroitre, et les partisans d'une décentralisation à Ottawa, dès qu'ils sont au pouvoir, y prenant gout, inversent leurs promesses. C'est sectaire d'être pour le Québec, mais ça ne l'est pas lorsqu'il s'agit d'encourager les système politique et économique du Canada anglais?

Ça me fait penser au fait que ces ''frogs'' qui veulent promouvoir le français sont justement sectaires et ''fermés'', parce que l'anglais serait ''ouvert'', par définition? Voyons donc, la diminution du français hors Québec est révélatrice, pendant des années : les élites Canadiennes anglaises ont fait la promotion d'un anglais dans la sphère publique alors que les langues maternelles étrangères (dont le français) devaient être confinées dans le privé, quand elles n'étaient pas carrément interdites... Cette ''ouverture'' est asymétrique, ''le nationalisme, c'est les autres'', cette formulation est justement typiquement nationaliste, puisque c'est le propre de l'impérialiste (un nationalisme colonisateur) de ne même pas voir sa propre culture tant il pense que cette dernière est ''normale'', ''supérieure''.

Refuser donc les enjeux que révèlent le nationalisme québécois, c'est pratiquer un aveuglement volontaire sur les conséquences d'un nationalisme anglais dans l'architecture même du Canada. C'est pourquoi, je le répète, vos étiquettes sont le reflet d'une vision trop partielle.

De quoi avez-vous peur? En quoi le Canada vous protège-t-il? Si l'État devenait plus accessible, parce que la capitale à Québec et la Métropole à Montréal, ne seriez-vous pas imputables, si vous demeurez immobile, de la dégradation de la société?

Vous nous dites que nous chialons, on peut rien faire, il y a trop de fonctionnaires, de «sépartiss», de «socialiss», de «syndicaliss», «d'environnementaliss» on s'en va à la dérive, c'est mieux aux states'', si seulement y avait pas le conflit constitutionnel, MÉCHANTE FAÇON DE RÉGLER LES PROBLÈMES, vous vous déresponsabilisez. Les idéalistes de la souveraineté ont au moins le mérite de proposer un changement notable dans la structure de notre société. Présentez un meilleur projet, mais ne me faite pas croire que le statu quo est une bonne chose, car toute la morosité dont vous faites preuve dans vos billets en est la résultante. Autrement dit, les indépendantistes proposent une issue, le fait qu'ils le proposent n'est pas la source de la stagnation, mais bien le refus, par nos élites économiques et politiques du non, de ne pas en prendre acte. Pouvez-vous me dire ce qui empêche les fédéralistes de changer le Canada? Certainement pas les «séparatiss». Les fédéralistes du Québec n'osent rien faire, Charest le premier, précisément parce qu'ils savent que le ROC ne veut rien savoir d'un quelconque accommodement. Un tel échec serait susceptible de favoriser le nationalisme et donc un réveil de la seule option disponible : l'Indépendance. Le statu quo, de son côté, provoque l'immobilisme et nuit au Québec, l'appauvrit et surtout L'EMPÊCHE D'AGIR, indirectement, quand nous constatons les effets pervers, nous réagissons avec un sursaut de nationalisme : on pourrait faire tellement mieux. Voilà pourquoi votre taxonomie est honteuse, elle ne permet pas de saisir combien cette attitude attentiste nous est préjudiciable, vous en faites même la promotion.

L'Engagé



autre contribution de l'Engagé

Vous ne pouvez pas lire Vadeboncoeur, Ferron, Miron, Parizeau, Landry, Séguin (Maurice, l’historien) et tant qu’à y être Lacoursière (Histoire du Québec et du Canada) Lester et le dernier Philpot?

Comment ne pas voir que le Canada des droits, c’est à dire le Canada de Trudeau, le Canada des petites minorités et du droit suprême des individus est un projet pour diluer la portée du projet québécois.

Les nations ne se font pas de cadeaux, l’idée c’est pas de se pavaner avec notre drapeau et de crier qu’on est les meilleurs, ce n’est pas de faire des batailles entre Orangistes et Catholiques, on est pas à la veille de la Première ni de la la Seconde Guerre mondiale

l’IDÉE C’EST JUSTE DE RECONNAITRE QUE LES DIRIGEANTS POLITIQUES ET ÉCONOMIQUES D’UNE NATION FONT CE QUI EST LE MIEUX POUR CETTE DERNIÈRE, MÊME SI CELA PEUT NUIRE À D’AUTRES NATIONS.

Les Minutes du Patrimoine, le rassemblement de milliers de partisans du NON, les manoeuvres de Chrétien (nuit des longs couteaux), mépris pour Meech, la Loi sur la clarté, c’est quoi si c’est pas une initiative nationaliste? L’élection d’un gouvernement conservateur défendant ses intérêts, c’est quoi si ce n’est une variante d’un nationalisme régional?

Quand les Canadiens cherchent à accroitre leur économie et la puissance de leur centres de décisions, ils font tout pour que Toronto, comme métropole soit favorisée et outillé, quitte à faire des dommages pour MTL, quand ils entourent la Capitale de centre de recherche, c’est sur la rive gauche de l’Outaouais qu’il les y installent.

L’individu est tributaire du social, il dépend de son groupe, de dynamiques sociales qui le dépassent. Si certains s’échappent d’un déterminisme, la santé des membres d’un groupe dépend généralement de la santé du groupe. C’est vrai pour les familles, les tribus, les communes, les régions puis les nations.

L’instrument pour qu’une collectivité, une nation s’épanouisse est SA CAPACITÉ D’AGIR. Si vous étouffez fiscalement une nation, si vous la subordonnez sur le plan politique parce qu’elle est une minorité noyée dans une majorité, si elle ne peut s’exprimer à l’extérieur de l’enceinte de l’autre nation dans laquelle elle est dissoute, qu’elle n’a pas de voix pour signer des accords à l’OCDE, OMC, l’ONU, c’est comme si cette nation était constamment sous tutelle.
NE VOYEZ-VOUS PAS QUE DANS CETTE STRUCTURE LA CAPACITÉ D’AGIR DES QUÉBÉCOIS EST LIMITÉE PAR LE CADRE DE LA FÉDÉRATION? Nous sommes francophones et latin, nous avons une culture, un droit et une anthropologie si j’ose dire différente des Canadiens-anglais. C’est pas qu’on les aime pas, c’est qu’il est impossible de nous administrer sans constamment créer des heurts et on est minoritaire, condamné à perdre la joute. Ça n’a rien à voir avec les élucubration de Dubois.

C’est facile j’imagine, de la pointe de la Gaspésie de se sentir à l’aise, partout le territoire québécois, à l’Est, la mer, Larochelle ou Saint-Malo et à l’Ouest, les habitants francophones.

Moi, je vais au Nord, c’est des Italos qui ne veulent rien savoir du français, au Sud, des jeunes de l’Ouest du Canada qui ignorent jusqu’à la loi 101 et René Lévesque, ils n’ont même pas conscience du mythe des deux peuples fondateurs, ils pensent que le Québec est une genre de Louisiane. À L’Est, j’ai un peu d’espoir, mais ça se gentrifie douement et à l’Ouest, c’est un mélange de Punjab, du Pakistan, de la Grèce et j’en passe. La disparition du français, je la vis au jour le jour. Désirer que son peuple survive, qu’il s’épanouisse n’est pas sectaire, c’est juste normal.

vendredi 2 avril 2010

Moins n'inégalité, plus de richesse






Claude Cossette, professeur de publicité sociale à l'Université Laval a publié dans le Devoir un très intéressant texte décrivant combien le budget était néfaste pour le Québec.

En somme, il explique que plus d'inégalité produit une société où les problèmes sont plus fréquents et donc plus couteux; moins d'inégalité permet une société plus en santé. Pour justifier ses idées, il se sert d'une étude intitulée The Spirit Level.

Un blogue très intéressant présente l'étude : The Equality Trust, en offrant la possibilité de télécharger un diaporama , mais vous pouvez aussi accéder aux différents graphiques ici.

Félix et Indépendance

Au même titre que quelqu’un qui ne s’estime pas et qui laisse les autres lui piler dessus, le collectif, le corps social qui entretient un mépris à son propre endroit incite les autres à agir de même. Se comporter en tapis encourage autrui à bien vouloir s’essuyer les pieds sur notre échine, si le peuple que l’on côtoie est colonial et impérialiste de surcroit (les britanniques ont eu le plus puissant des empire) il n’attendra pas deux occasions, c’est simplement l’expression d’un rapport de force. Remarquez nous n’avons pas besoin des autres pour ça, nous nous méprisons désormais nous-même et c’est regrettable. Une part de ce mépris apparait dans l’ignorance que nous entretenons à l’endroit de notre propre histoire.

Durham a prétendu que nous étions sans histoire et sans littérature, il a également oeuvré pour que nous nous assimilions :

«Si l’on estime exactement la population du Haut-Canada à 400.000 âmes, les Anglais du Bas-Canada à 150.000 et les Français à 450.000, l’union des deux provinces ne donnerait pas seulement une majorité nettement anglaise, mais une majorité accrue annuellement par une immigration anglaise ; et je ne doute guère que les Français, une fois placés en minorité par suite du cours naturel des événements abandonneraient leurs vaines espérances de nationalité. Je ne veux pas dire qu’ils perdraient sur-le-champ leur animosité ou qu’ils renonceraient subitement à l’espoir d’atteindre leurs fins par la violence. MAIS L’EXPÉRIENCE DES DEUX UNIONS DES ÎLES BRITANNIQUES PEUT NOUS ENSEIGNER AVEC QUELLE EFFICACITÉ LES BRAS PUISSANTS D’UNE ASSEMBLÉE POPULAIRE PEUT FORCER L’OBÉISSANCE D’UNE NATION HOSTILE. Le succès effacerait graduellement l’animosité et porterait graduellement les Canadiens français à accepter leur nouveau statut politique. »

-Rapport Durham
(vous aurez compris que le statut politique en est un minoritaire)

La fierté et l’estime est simplement un respect de soi suffisamment fort pour ne pas se laisser marcher sur les pieds, bien que nous soyons encore dans le Canada, la lutte pour la sauvegarde de nos institutions et de notre langue, nos tentatives de nous moderniser et ensuite notre culture -écoutez la chanson « Le tour de l’île » de Félix reprise par Karkwa pour le comprendre- prouve que nous avons de la valeur, de l’âme.

Comme un phare, cette petite nation mérite de briller, plutôt que vaciller.

Je vous invite à lire cette chanson :

http://www.dailymotion.com/video/x2hdvj_l-ile-d-orleans_travel

et à écouter Félix en même temps

Le tour de l’île

Pour supporter
Le difficile
Et l’inutile
Y a l’tour de l’île
Quarante-deux milles
De choses tranquilles
Pour oublier
Grande blessure
Dessous l’armure
Eté, hiver
Y a l’tour de l’île
L’Ile d’Orléans

L’Ile c’est comme Chartres
C’est haut et propre
Avec des nefs
Avec des arcs
Des corridors
Et des falaises
En février
La neige est rose
Comme chair de femme
Et en juillet
Le fleuve est tiède
Sur les battures

Au mois de mai
A marée basse
Voilà les oies
Depuis des siècles
Au mois de juin
Parties les oies
Mais nous les gens
Les descendants
De La Rochelle
Présents tout l’temps
Surtout l’hiver
Comme les arbres

Mais c’est pas vrai
Ben oui c’est vrai
Écoute encore

Maisons de bois
Maisons de pierre
Clochers pointus
Et dans les fonds
Des pâturages
De silence
Des enfants blonds
Nourris d’azur
Comme les anges
Jouent à la guerre
Imaginaire
Imaginons

L’Ile d’Orléans
Un dépotoir
Un cimetière
Parcs à vidanges
Boîte à déchets
U. S. parkings
On veut la mettre
En mini-jupe
And speak English
Faire ça à elle
L’Ile d’Orléans
Notre fleur de lys

Mais c’est pas vrai
Ben oui c’est vrai
Raconte encore

Sous un nuage
Près d’un cours d’eau
C’est un berceau
Et un grand-père
Au regard bleu
Qui monte la garde
Il sait pas trop
Ce qu’on dit dans
Les capitales
L’œil vers le golfe
Ou Montréal
Guette le signal

Pour célébrer
L’indépendance
Quand on y pense
C’est-y en France
C’est comme en France
Le tour de l’île
Quarante-deux milles
Comme des vagues
Les montagnes
Les fruits sont mûrs
Dans les vergers
De mon pays

Ça signifie
L’heure est venue
Si t’as compris

…………..

L’universel réside dans le particulier, le particulier dans l’universel, il est difficile d’aimer les autres si l’on ne s’aime pas soi-même. Ça commence par se respecter et refuser une situation qui nous est préjudiciable et travailler pour changer les choses.

Voilà la raisons d’être de l’Indépendance.

Vivre c’est agir.

L’Engagé (avec le secours de Félix et une taloche de Durham)

P.S. Éssayez de trouver la version de Karkwa