mardi 30 mars 2010

encore un soupçon d'indépendance

Notre adhésion à la confédération s’est faite dans un contexte assez coercitif et le pacte en question n’est plus du tout à la hauteur des attentes que l’on attendait de lui. Je vous rappelle que nous étions (les francophones) en 1867 beaucoup plus importants. Ensuite les deux campagnes référendaires se sont faites dans la peur, beaucoup des arguments du Non ne tiennent en définitive pas la route. Et dans les deux fois, on y a retrouvé des promesses qui ne se sont pas réalisées.

On peut parfaitement choisir de préférer le Canada et y être attaché, mais ils faut comprendre que c’est collectivement préjudiciable à la capacité d’agir des Québécois. Je soupçonne beaucoup de ceux qui font ce choix de ne pas vivre quotidiennement dans le contexte canadien anglais du Québec ou du Canada. De ne pas voir que nous sommes vraiment deux peuples différents. Ce faisant, on oublie notre position minoritaire, laquelle crée la chicane dont vous parlez. Compte tenu de nos différences, il serait préférable d’être majoritaire sur notre territoire : on perd tous (Canadien et Québécois) à vivre dans des compromis, des structures lourdes et des dédoublements qui ne nous servent pas.

Faire cette démonstration est difficile et c’est une question d’éducation, car cela demande de considérer la sphère sociale, culturelle, littéraire et linguistique qui accompagne le débat politique.

J’ai remarqué (c’est une généralisation il y a des exceptions) que les tenants du NON avaient souvent un bagage technique ou administratif plutôt que social et que pour cette raison certains des enjeux de l’indépendance n’apparaissait pas dans leur réflexion. Une fois éclairée sur cette sphère, ils reconsidéraient.

Je n’en veux absolument pas aux Canadiens, mais je connais trop l’origine française de ma société, je suis nourris du terroir québécois et je suis trop complètement imprégné de l’art, des penseurs (Ferron, Vadeboncoeur), des écrivains, de la chanson québécoise pour me croire Canadien. Depuis Trudeau et l’émergence d’une idée multiculturelle et individuelle de la nation canadienne, il n’est plus possible d’exister comme nation québécoise sans que cette dernière ne soit qu’une simple dilution dans une plateforme qui nous est préjudiciable : le Canada c’est la protection de la minorité dans le dénominateur commercial neutre du modèle anglo-saxon. Il n’y a pas de place pour deux plateformes d’intégration, à terme les Québécois deviendraient une des minorités, tout simplement, comme les Chinois en CB.

Le bilinguisme dans un contexte d’une nation minoritaire assujettie au système politique que domine une autre nation, majoritaire celle-là, est un Cheval de Troie. Comme immigrant qui arrive au Québec, quel intérêt avez-vous à apprendre le français si vous pouvez apprendre l’anglais, fonctionner dans la métropole et avoir le reste de l’Amérique pour vous? Ce système n’est pas viable à long terme et le poids démographique des francophone diminuant, le poids politique s’amenuisant dans l’ensemble Canadien, ça devient de plus en plus dur. Le Québec comme petite nation indépendante pourrait bien plus aisément résoudre ce complexe rapport à la langue. S’il est vrai qu’on a du ménage à faire. le Canada nous coute trop cher que cela soit dit.

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